Formation à la supervision clinique

Se former à la supervision, pour quelles raisons ?
La supervision clinique est une compétence professionnelle qui s’acquiert.
Elle est complexe et si elle est décomposée en étapes simples, elle est accessible à tout accompagnement expérimenté.
Je suis pour autant surprise de la rareté de demande de supervision.
Si tous les thérapeutes étaient supervisés, nous croulerons sous des demandes. Il n’en n’est rien.
Pourquoi de faibles demandes de formation à la supervision des thérapeutes ?
Je pense que les professionnels de l’accompagnement ignorent qu’ils sont aidés en matière de financement. Le fifpl considère qu’il s’agit d’une formation prioritaire ! Des financements permettent couvrent la moitié de l’investissement.
Autre raison aux faibles demandes de supervision :
Il n’y a pas de prise en compte de ce qu’est l’éthique. Être psychologue diplômé suffit pour être psychothérapeute, pourquoi travailler sur soi en plus ?
Enfin, peut être aussi parce que les superviseurs ne sont pas formés aux-mêmes professionnellement, ils sont souvent cliniquement expérimentés. Leur expérience en tant que psy, suffit.
Je ne suis pas sûre que l’expérience clinique suffise.Cette idée reprend l’ancienne transmission de la psychanalyse : parce que j’ai été analysé, je peux devenir analyste. Cette forme a fait de nombreux dégâts, a corroboré que n’importe qui pouvait devenir analyste, et maintenant, n’importe qui peut devenir superviseur.
Superviser est une compétence précieuse, technique, et rare.
Être certifié "superviseur" signifie qu’en accueillant un professionnel dans son cabinet cela lui donnera des pistes sérieuses pour se sortir des impasses thérapeutiques courantes :
- patient peu engagé dans le travail thérapeutique,
- voulant changer les autres et autrui sans passer par lui même,
- voulant des résultats immédiats sans la moindre remise en cause ou réflexivité,
- méconnaissance totale de ses mécanismes et de son histoire.
L’enjeu de la formation à la supervision est la démultiplication (du bien)
Un superviseur qui accompagne une dizaine de thérapeutes aide environ 200 patients.
Dans une systémie invisible, 200 personnes qui l’ignorent, sont donc considérées, senties, réfléchies, y compris dans leurs zones aveugles.
À chaque cas amené en supervision, au moins 5 ou 6 professionnels prêtent leurs oreilles et leur coeur à l’écoute d’une fulgurance, synchronicité, langage des oiseaux.
Où et dans quel métier ceci est pratiqué ? Nulle part, à part le nôtre ! Cela vaut la peine de développer la supervision, la conscience, la recherche de sens et paix.